de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Nous disons hiver,..............

vendredi 4 décembre 2015

*Nous disons hiver,..............

"Nous disons faim, nous disons fatigue, peur et douleur,

nous disons hiver,

et en disant cela nous disons autre chose,

des choses qui ne peuvent exprimer les mots libres,

créés par et pour des hommes libres qui vivent dans leurs maisons

et connaissent la joie

et la peine".

Si c'est un homme

Primo Levi

*****

5 commentaires:

ANNE4 décembre 2015 à 13:41
Douceur de la photo, choc des mots, bfravo Den.Bons baisers aussi. ET que l'ombre soit gagnée par la lumière!
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Célestine ☆4 décembre 2015 à 18:48
Des mots forts pour une réalité qui va hélas prendre encore plus son sens au moment de Noël...
¸¸.•*¨*• ☆
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Den4 décembre 2015 à 21:32
Merci Anne et Célestine pour vos commentaires forts sur le chemin de lumière qui mène à l'ardente préparation puis à la célébration de Noël dans le coeur des hommes... l'hiver... l'Avent.... depuis hier, l'Avènement, encor' aujourd'hui, et demain toujours.... douce soirée.
Je vous embrasse.
Den
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Denise5 décembre 2015 à 13:22
Bonjour chère Den, ta photo est si douce et les mots de Primo Levi très forts.
Je te souhaite de tout coeur une belle continuation dans ce mois de décembre. Noël n'est pas loin à célébrer dans la douceur.
Bon et beau week-end avec mes amitiés
Je t'embrasse.
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Den5 décembre 2015 à 16:58
Décembre s'achemine doucement vers la célébration de Noël... merci Denise pour ton commentaire...
A mon tour de te souhaiter un beau week-end...
Amicalement à toi.
Bisous, bisous.
Den
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard