de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Il sera l'ive-vert

lundi 12 novembre 2018

*Il sera l'ive-vert

*Il sera l’ive-vert

...Quand l'haie-toile s'endort sur les couleurs de la nuit
Et grandit dans le coeur des mots
Qui s'élève et qui danse
Par ciel aimant rajoute un Dieu au ciel
S'approchant de qui te ressemble
L'Art-preux en image rit dans sa robe parfaite
Comme le fragment-erre, s'achèvera un jour
Dépose ici des noeuds des liés
Rêve nu
de loin
long temps
Tu ratisses l'hiver
Pour lire les étoiles et comprendre le sens
Tu jardines et découvres l'apparence tracée
Qui s'allonge quand le jardin s'endort
Tu salues au jour d'hui à deux mains
Quand tu frôles l'ombre à tâtons
Sur la voie de chez toi
Cherchant en coeur des très-ors près-cieux
Des plantes inconnues
Des saveurs à s'aimer
A semer
Sous un ciel qui se pare
D'or de violine de rose...
L'âme est bombée ce soir
Et rêve de fleurs à parsemer.
La nuit déclinera son pendant châle-heureux.

Une douce nuit au jardin.

Den

10 commentaires:

Célestine ☆13 novembre 2018 à 03:12
J'aime beaucoup ton poème qui redonne à l'hiver une dentelle de fraîcheur comme un collier de givre.
•.¸¸.•*`*•.¸¸✿
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Marie14 novembre 2018 à 15:15
Une poésie de rêve qui enchante nos pensées!
***
J'aime ton "haie-toile- qui s'endort au seuil de l'"ive vert", livrant ces "très-ors prés- cieux"
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Denise15 novembre 2018 à 16:28
Merci chère Den pour ton magnifique poème tout en douceur.
Bisous
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bizak15 novembre 2018 à 16:55
De chant en chant, de fleur en fleur tu sillonnes le ciel comme une colombe ivre de vie et d'amour.
Bisous colombe
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marine D16 novembre 2018 à 09:06
C'est une très belle ode au jardin, aux saisons, à la nature, merci Den, je te souhaite une trés agréable journée
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard