de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Je brode un nouveau lit

lundi 29 mars 2021

*Je brode un nouveau lit

Printemps, Pâques, Mignon, Canetons

Du haut de ma verte futaie en jardine-haie
J'emperle et j'en mêle l'écume à la rosée
L'indicible calme serein au vol envolé
La mousse indéfinissable des bois élevés aux charbon-êtes ,
Au bon grain, au semis bas serré au fourré
Aux lames de gaulis mêlées aux andouillers...

Les bosquets me protègent
et m'étourdissent de mes calmes, des serins
Accrochés aux graines de chenevis
De l'ivraie du pur du léger...

....Et mon âme s'illumine avec les rais de Râ qui traversent et coulent sur les troncs pâles de l'ive-vert
Les menues branches qu'Eole plie et détourne de leur sente-y-est..

Je brode un nouveau lit pour une nouvelle nichée
A la porte du brin-d'an
Pour atteindre les gorges du si-aile
A la sève réveillée par l'allègre-esse et de l'harmonie.

Den

Perce Neige, Ciel, Bleu, Ciel Bleu

6 commentaires:

Marie30 mars 2021 à 16:36
Chaque mot est un pas qui nous emmène douce ment vers tes sentiers poétiques: tout est musique et beauté!
Une page merveilleuse à lire et relire
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letienne30 mars 2021 à 21:32
Un voyage poétique dans les méandres vertes du printemps.
Une douce lecture à petites lampées pour en garder le sucre le plus longtemps possible...
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chinou1 avril 2021 à 15:06
Mais que tout ce que tu écris est beau ! En fait, c'est toi qui brodes les mots pour nous parler de leur nid et du printemps.
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Fifi2 avril 2021 à 13:32
Merci chère brodeuse en mots et images poétiques pour cette belle page ♥
Douces et belles fêtes de Pâques, chère Den.
Je t'embrasse.
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard