samedi 17 novembre 2012

*Juju...

Aix-en-Provence

A l'aube de ses vingt-et-un ans, en septembre 1942, à la rentrée, maman rencontre pour la première fois mon père. Il a sept ans de plus qu'elle. Elle le revoit encore aujourd'hui, heureuse de retrouver son image dans un coin de sa mémoire, dans son petit pardessus bleu marine, chacun de son côté regardant le manège tournant à fière allure, en bas du Cours Mirabeau.

Maman n'avait jamais rien vu de pareil. Les chevaux de bois, qui montent et qui descendent, les enfants qui tentent d'attraper la queue de Mickey pour gagner un tour supplémentaire, les autos-tamponneuses, la roue là-haut dans le ciel, les couleurs bariolées, les rires des enfants, les cris des adultes, les barbes à papa, les pommes d'amour, les confettis lancés par un inconnu qui vous trouve jolie, le vent dans les cheveux, et puis, et puis... Tout cela grise Camille, et elle a la tête qui tourne, par tout ce monde, ce bruit... elle n'a pas l'habitude.

De plus, ce jeune homme sympathique semble à son goût, et lui apparaît très gentil... très attentionné.

"voulez-vous faire un tour de manège ?"
"non, pas sur celui-là, il monte trop haut".
"Je m'appelle Justin. Et vous ?"
... "Camille" elle répond..

Gentil papa opte pour le plus petit des manèges, celui des enfants, entraînant sa belle dans un rire communicatif.

Belle, elle l'était Camille dans sa robe de fin d'été, pas encore automnale, il fait chaud en septembre en Provence, et Juju n'avait d'yeux que pour elle. Belle, elle l'est restée pendant plus de cinquante ans avec lui.

C'est dire que ce fut une belle et longue histoire d'amour.

Je les ai connus, jeunes, beaux, amoureux, moins jeunes, vieillissants, mais l'amour que l'on porte à ses parents est sans âge.
Il demeure éternel.

Papa a  rejoint les étoiles à la fin de l'année, il y aura dix ans cet hiver.

Sa présence est constante en nous. En bon papa, il continue de nous protéger.

Nous ne l'oublions pas.

Il ne parlait pas énormément Justin, mais chacun savait ce que l'autre pensait. Pour ça, nous nous entendions bien.

Les temps changent. Les époques aussi.
Un père reste un père.

Il nous montre le chemin, et même si nos voies parfois s'éloignent, pas longtemps, un peu, sans que l'on sache parfois pourquoi, les enfants doivent vivre leur vie... il demeure en nous une infinie parcelle d'amour.

Indestructible.

Une belle histoire entre Juju et Camille, mais on n'est qu'au début de leur histoire.

Den

***






2 commentaires:

  1. Camille a enfin trouvé le chemin du bonheur...elle l' a bien mérité...:-))
    Bisous Den

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  2. Papa était une si belle personne !
    Merci Mathilde.
    Bisous étoilés...

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Par Den :
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