J'ai dépassé le petit pont en bois, qui continue de crisser et résonner de mille pas, et me suis frayée le chemin éclaté par un si beau soleil à la peau de feu, qu'on ne sait pas s'il se lève ou s'il se couche et enfile le soir qui monte hissé sur sa pointe, et descend, serpente à travers les feuillages qui mangent l'espace.
A droite j'ai tourné, flâné jusqu'au phare qui pointe son petit nez au loin, en empruntant jusqu'au bout le brin de sentier d'écorces et de brindilles, la colline secrète aux mamelons creusés à même la terre, qui grimpe ,et parfume l'horizon dans son entier.
L'ancienne carrière s'est endormie pour toujours et offre encore au regard bordé de beautés ses cistes, ses chênes kermès et ses branches en colliers de romarins.
Et puis c'est la toute belle colline que l'on devine, celle que l'on aime et se découvre dans les bras de ce mât-teint radieux, qui renvoie ses ondes, et on y entre par son coeur, sa robe parée, son oeil grand ouvert.
On baisse la tête précautionneusement pour ne pas trop s'ébouriffer les cheveux pour se diriger vers un autre sentier balisé qui s'incline entre des pins. De l'autre côté on croit voir le chemin de crête sans artifice entrer dans la mer et le village ancien, mais non il les contourne.
On continue un peu jusqu'au croisement entrevu, et la fourche que l'on descend doucement, marche pour ne pas glisser et tomber sur les pierres caverneuses, et s'enrubanne en ondulant dans ce vallon caillouteux, si joliment boisé.
Les quelques randonneurs à l'arrière de nos pas, ou ceux que l'on croise, se nourrissent du décor, du reflet du ciel qu'ils contemplent, avalant à petites goulées son lait de vie, sourient et nous saluent le long du sentier du littoral bien aménagé pour rejoindre enfin la petite crique accueillante, désertée, au lointain pour l'instant, et son sable si fin qu'il s'insinue entre les doigts de pieds... et ce sera la baignade bien méritée pas loin du petit port qui s'aligne et dérive en rêvant le long de la plage, au fil silencieux de l'eau toute frétillante..
Sur ce chemin aux trésors dispersés, méconnu, aux lèvres et jupons de fille , ce voyage, où rien n'est vraiment tracé, prévu, mais où tout est possible, j'ai tendu mon âme vers le si-aile, protégée par l'épaule douce de la brise de mer, tant guettée, et me suis retrouvée, paisiblement envahie par les senteurs marines et leur grain de sel..gravés en mots en-chantés.
Sur ce chemin aux trésors dispersés, méconnu, aux lèvres et jupons de fille , ce voyage, où rien n'est vraiment tracé, prévu, mais où tout est possible, j'ai tendu mon âme vers le si-aile, protégée par l'épaule douce de la brise de mer, tant guettée, et me suis retrouvée, paisiblement envahie par les senteurs marines et leur grain de sel..gravés en mots en-chantés.
Den
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voilà une belle balade, toi dans le vallon et moi dans tes lignes!
RépondreSupprimer...Ensemble dans l'instant !
RépondreSupprimermerci Anne de le partager avec moi.
Je t'embrasse.
Den
superbe, que c'est beau!!! Bise, bon dimanche tout doux!
RépondreSupprimerMerci à toi Maria-Lina..
SupprimerJe t'embrasse aussi.
Un doux dimanche je te souhaite.
Den
Mes cinq sens en éveil, je t'ai emboité le pas, me faisant légère pour ne pas te déranger.....J'ai profité de ta rando, j'aime cette Provence qui m'a presque adoptée.
RépondreSupprimer......"avalant à petites goulées son lait de vie" comme c'est joliment dit et tellement vrai !
Bises endimanchées.
Chinou
Heureuse qu'ensemble nous randonnions à travers ces sentiers de bord de mer.. la chaleur continue ses ravages brûlants dans la campagne pas très loin d'Aix... félicitations aux pompiers qui ont maîtrisé ces feux (4 au total)après une nuit de dur labeur. J'ai pensé à tous ces gens qui ont dû abandonner leur maison, pressés, emportant avec eux quelques affaires sous les bras, leurs enfants fortement serrés, et quelques animaux domestiques, lorsque c'était encor' possible.
SupprimerJe te remercie belle d'âme à la main d'aquarelle et au coeur resplendissant.
Je t'embrasse aussi.
Den
Bonsoir ma chère Den, que tes mots sont beaux.
RépondreSupprimerEt oui, tristes moments pour ces personnes qui ont tout perdu dans les incendies.
Douce soirée avec toutes mes amitiés.
Gros bisous.
Je te remercie ma chère Denise.
SupprimerIl est vrai que les feux en Provence sont des maux récurrents, en Provence .....et procurent d'énormes dégâts pendant l'été.... comment vraiment les combattre ? la vigilance apparemment n'est pas suffisante, et pourtant .... !
Je t'embrasse.
Un doux week-end à toi.
Den