samedi 30 septembre 2017

*Ne vous laissez pas rêver par quelqu’un d’autre que vous-mêmes




Ne vous laissez pas rêver par quelqu’un d’autre que vous-mêmes

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
Ne vous laissez pas attacher
Ne permettez pas qu’on fasse sur vous des rêves impossibles
On est en amour avec vous tant que vous correspondez aux rêves que l’on a fait sur vous
Alors le fleuve amour coule tranquille
Les jours sont heureux sous les marronniers mauves
Mais s’il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve
Alors soufflent les vents contraires le bateau tangue et la voile se déchire
On met les canots à la mer
Les mots d’amour deviennent des mots couteaux qu’on vous enfonce dans le cœur
La personne qui hier vous chérissait aujourd’hui vous hait
La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire
Ne peut plus supporter le son de votre voix
Plus rien n’est négociable on a jeté votre valise par la fenêtre
Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir
Est-ce aimer que de vouloir que l’autre quitte sa propre route et son propre voyage
Est-ce aimer que d’enfermer l’autre dans la prison de son propre rêve
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents
Ne vous laissez pas rêver par quelqu’un d’autre que vous-mêmes
Chacun à son chemin qu’il est seul parfois à comprendre
Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent
Si nous pouvions être d’abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie
Alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs ces éternels mendiants
Qui perdent tant d’énergie et tant de temps à attendre des autres des signes des baisers de la reconnaissance
Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie tout nous serait cadeau
Nous ne serions jamais déçus
On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
Moi seul connaît le chemin qui conduit au bout de mon chemin
Chacun est dans sa vie et dans sa peau
A chacun sa texture son tissage et ses mots.

Julos Beaucarne dans le «Jaseur Boréal»



*****

16 commentaires:

  1. C'est un bel objectif que d'être de la texture de la parole et du vent.
    Bon week end.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui Bonheur du Jour, des mots qui portent loin !
      Merci, un doux week-end aussi.
      Den

      Supprimer
  2. J'adore ce texte de Julos Beaucarne, ma chère Den. D'ailleurs, si tu vas sur mon blog "J'ai envie d'en parler", tout en bas en bas de la page, tu le verras, il m'accompagne depuis des années. :-)
    Un très beau week-end à toi, ma douce. Je t'embrasse.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, j'adore cet homme, ses textes très profonds.... je connais son histoire personnelle, ... et c'est très certainement ce qui donne sens à la force de ses écrits... ainsi que sa belle personnalité... à écouter, et réécouter.
      Merci à toi.
      Un doux week-end aussi.
      Bisou.
      Den

      Supprimer

  3. Un texte très profond qui nous amène à réfléchir...
    Merci pour ce partage!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. oh ! combien tu as raison Marie...à lire et relire ...
      merci de revenir dans mes allées.
      Un doux week-end à toi.
      Den

      Supprimer
  4. Que c'est beau ce texte! Bise, bon samedi dans la joie!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui Maria-Lina, très profond...
      merci pour tes mots.
      Je te souhaite aussi un beau week-end dans la joie, la sérénité.
      Bisou.
      Den

      Supprimer
  5. Merci chère Den de ce magnifique texte. Cela fait du bien.
    Que ton week-end soit beau et doux avec mes amitiés et bisous ♥

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent"... j'aime cette façon de s'exprimer peu commune !
      ainsi que la fin de son texte où tout est dit, compris : "On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même
      Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin
      Chacun est dans sa vie et dans sa peau
      A chacun sa texture son tissage et ses mots".

      des mots qui sont un hymne à la liberté de soi et de l'autre... non pas à l'enfermement...

      merci Denise de prolonger le déroulé des idées, de nos propres idées, de celles des autres ....
      bisou à toi.
      Den

      Supprimer
  6. Une merveilleux et grand poète, oui.
    je connais ce texte, et son histoire aussi, tout comme toi.
    Et sa force, et son courage.
    Ce que j'aime particulièrement, dans ce poème, c'est cette phrase:
    «Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie tout nous serait cadeau
    Nous ne serions jamais déçus »
    Je suis une amante de la vie.
    Et mon émerveillement est sans limite.
    je t'embrasse ma chère den toujours si juste dans tes choix de textes...
    ¸¸.•*¨*• ☆

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ....."ces éternels questionneurs ces éternels mendiants
      Qui perdent tant d’énergie et tant de temps à attendre des autres des signes des baisers de la reconnaissance
      Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie tout nous serait cadeau"... peut-être le travail d'une vie...
      merci Célestine pour tes mots, ton analyse de texte si juste, ton éternel émerveillement que j'aime chez toi...
      Bonne soirée.
      Je t'embrasse aussi.
      Den

      Supprimer
  7. Les mots d'amour deviennent des mots couteaux, dit-il, oui, il arrive en effet que l'on se retrouve sur l'autre rive, retranché, isolé, rejeté, la vie est faite de hauts et de bas... On se retrouve un jour l'éternel mendiant de l'amour...
    Merci pour ce beau texte Den, qu'un de ces jours je ferai mien...
    Je t'embrasse

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. MERCI à toi Marine...
      Je te fais de gros bisous aussi.
      Un formidable texte.
      Den

      Supprimer
  8. Belle fin de semaine à toi, ma chère Den, et un très bon week-end.
    Gros bisous.

    RépondreSupprimer

Par Den :
Ecrire un commentaire :
Liens vers ce message :
Créer un lien :