de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: Agnes Obel

vendredi 20 mars 2020

Agnes Obel - Broken Sleep (Official Video)

****

"une nuit vacillante et blême
Ce sont nos regards perdus dans le lointain
Qui nous amènent simplement par la main
Filtrer la pesanteur d'un nouveau jour
Le long courbaturé de ces rues qui vont sur le fil tranchant
Des pieds en sang
Je reviendrai sans le doute qui pèse
Observer comme on crie ce large rayon de place
Le sable montant dans tes pupilles défaites
Je reviendrai à toi au corps sensible et débridé
A toi la gorge ouverte ailleurs
A d'autres murmures de réconfort
A toi le balcon de mes yeux pour la chute de ces gens
De ce peuple en marche et de passage
Qui a perdu la facilité sans parole"

(...)

Alicia Gallienne

****

6 commentaires:

Célestine ☆19 mars 2020 à 20:57
J'aime beaucoup le texte d'Alicia Gallienne.
Le balcon de mes yeux, c'est chouette !
Quant à Agnès Obel, elle a une signature vocale très forte, on retrouve beaucoup de sonorités de ses précédents albums. j'aime beaucoup.
Bisous ma belle
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
RépondreSupprimer
Réponses
Fifi19 mars 2020 à 21:24
Comme toujours un beau billet, Den en mots et musique♥
Bonne soirée et belle nuit !
RépondreSupprimer
Réponses
Marie20 mars 2020 à 16:13
"ce peuple en marche et de passage
Qui a perdu la facilité sans parole"

Un autre très beau texte...
RépondreSupprimer
Réponses
Den20 mars 2020 à 17:12
Oui.....
Merci Marie
RépondreSupprimer
Réponses

Ajouter un commentaire

Par Den :
Ecrire un commentaire :
Liens vers ce message :
Créer un lien :

Inscription à : Publier les commentaires (Atom)

La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard