" La guerre, non, la guerre n’a rien d’essentiel ; les choses essentielles sont le vent, le goût des pierres chaudes, le soleil, les ailes des oiseaux, les cris des enfants sur la plage. "
Qu’est-ce qui brille à la même hauteur que le soleil ? L’amour ou la mort ?
Dans ce récit enfiévré, qui raconte l’Algérie avant, pendant et après l’indépendance, Aurélie Razimbaud tisse les liens subtils et poignants entre l’amour et l’abandon. Qu’il s’agisse des pays ou des êtres, comment aller dans le sens d’une réconciliation, comment panser les plaies, comment éviter qu’elles ne s’ouvrent ?
L’indépendance d’un pays, les liens d’un homme, des histoires qui se croisent : un premier roman porté le souffle tiède de la Méditerranée, une mer-maîtresse en coups de théâtre.
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"Je n’ai pas mené une vie parfaite, je n’ai peut être même pas fait de mon mieux, mais voilà j’ai vécu, une année après l’autre, avec toute cette merde dans le corps, en essayant de faire en sorte qu’elle ne vous éclabousse pas trop, à chaque mouvement, à chaque mot de moi, je me disais, garde cela en toi, garde cela pour toi, surtout que ça ne déborde pas, alors oui, j’ai fait ceci et pas cela, j’ai fait des choix, j’aurais pu en faire d’autres, j’ai mené une vie et pas une autre, mais c’est une vie quand même"
(...)
"Il est trop tard. Elle est repartie, il n’a pas eu le temps de prendre sa main et de lui parler de l’homme qu’il a essayé d’etre, ni un héros ni un salaud, un homme qui l’a aimée autant qu’il a eu envie de la quitter; et s’il s’est rendu coupable de quelque chose, c’est d’avoir gâché deux vies en n’en choisissant aucune, d’avoir aimé mal en croyant aimer plus, dnavoir voulu rester fidèle dans le mensonge".
(...)
"Quelque chose se consume en lui. Le problème n’est pas la vie, ce n’est pas les autres, c’est d’avoir à vivre avec lui-même. Il attend une paix qui ne viendra jamais. Il appuie son front contre ses genoux relevés et se laisser aller à un long cri de rage"
(...)
"Que faites-vous ici, Louis ?
- Vous n'allez pas recommencer !
- Non, je veux dire, que faites-vous en Algérie ?
- Je fais comme vous, comme tout le monde...
- C'est-à-dire ?
- C'est-à-dire rien. Presque rien. J'essaie de vivre."
(...)
Par BÉATRICE LEROUX, Librairie Gibert Jeune, Paris
"Autant vous prévenir de suite : les premières pages laissent à penser que l’on lit un roman sur la jeunesse dorée algéroise, juste après la fin de la guerre d’indépendance. Plage, bal, champagne, drague sont au programme de la semaine. Mais dès qu’Aurélie Razimbaud commence à égrainer de nouvelles données au fil des pages, l’atmosphère change petit à petit et devient de plus en plus lourde. Louis, le personnage principal que l’on suit de 1964 à Alger au 12 juillet 1998 à Marseille, est très intriguant mais attachant, surtout dans la deuxième partie. Que cachent sa violence et son peu d’amour de la vie ? À quoi est-il sensible ? Mais surtout, pourquoi s’entend-il souvent dire : « j’ai jamais compris pourquoi tu avais fait ça ? ». Qu’a-t-il donc fait ? Les allers-retours dans l’histoire de Louis, Claire et Antoine accentuent la profondeur des personnages et de l’intrigue. Une vie de pierres chaudes est un premier roman parfaitement maîtrisé, à lire d’une traite."
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"Je n’ai pas mené une vie parfaite, je n’ai peut être même pas fait de mon mieux, mais voilà j’ai vécu, une année après l’autre, avec toute cette merde dans le corps, en essayant de faire en sorte qu’elle ne vous éclabousse pas trop, à chaque mouvement, à chaque mot de moi, je me disais, garde cela en toi, garde cela pour toi, surtout que ça ne déborde pas, alors oui, j’ai fait ceci et pas cela, j’ai fait des choix, j’aurais pu en faire d’autres, j’ai mené une vie et pas une autre, mais c’est une vie quand même"
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"Il est trop tard. Elle est repartie, il n’a pas eu le temps de prendre sa main et de lui parler de l’homme qu’il a essayé d’etre, ni un héros ni un salaud, un homme qui l’a aimée autant qu’il a eu envie de la quitter; et s’il s’est rendu coupable de quelque chose, c’est d’avoir gâché deux vies en n’en choisissant aucune, d’avoir aimé mal en croyant aimer plus, dnavoir voulu rester fidèle dans le mensonge".
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"Quelque chose se consume en lui. Le problème n’est pas la vie, ce n’est pas les autres, c’est d’avoir à vivre avec lui-même. Il attend une paix qui ne viendra jamais. Il appuie son front contre ses genoux relevés et se laisser aller à un long cri de rage"
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"Que faites-vous ici, Louis ?
- Vous n'allez pas recommencer !
- Non, je veux dire, que faites-vous en Algérie ?
- Je fais comme vous, comme tout le monde...
- C'est-à-dire ?
- C'est-à-dire rien. Presque rien. J'essaie de vivre."
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Coucou. Et bien les quelques extraits que tu nous proposes me donnent tout à fait l'envie de partir à la découverte de ce roman. J'ai été particulièrement touchée par cette phrase: "il attend une paix qui ne vient jamais". Hier soir, justement, je me disais que j'aimerais une bonne fois pour toute trouver la sérénité mais j'ai encore du travail à faire et à changer le regard que je peux porter sur certaines choses. Je pense que toute une vie n'est pas de trop pour y arriver. Bises alpines toutes fraîches du matin.
RépondreSupprimerMerci Dédé pour tes mots. un roman à lire et découvrir en cette rentrée littéraire, qui me paraît construit de façon intelligente, qui avance du JE à l 'Universel.. Un livre qui parle des silences, des non-dits, des vides, de ce qui ne peut ou veut être dévoilé !
RépondreSupprimer"la paix qui ne vient jamais"... ce désir de sérénité que nous avons tous en nous, cette quête, cette envie de bonheur tranquille en soi... obtenu peut-être avec le temps qui effectue son tri, tout naturellement, de ce qui est essentiel, et ce qui ne l'est pas.
Merci chère alpine si près de la Provence en pensée.
Bisous à toi.