de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Si un jour tu peines

mercredi 31 octobre 2018

*Si un jour tu peines

Si un jour tu peines

A retrouver en toi

La perle de grand prix,

Si tu te sens plus pauvre

En ouvrant les yeux

Chaque matin,

Si le poème même

Te semble n’être plus

Qu’un écho très lointain,

Alors pactise avec ce vide,

Epouse en grand secret

Les rives de ce rien,

Fais confiance à ta nuit,

Laisse germer le silence,

Ne cherche plus

Mais laisse-toi trouver.

Jean Lavoué, Chant ensemencé

Partagé le Vendredi 20 octobre 2017 7h28

*****

8 commentaires:

Dédé1 novembre 2018 à 07:47
Parfois quand il y a un trop plein, il faut savoir se remplir de vide. Bises jurassiennes pour quelques jours.
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Anne1 novembre 2018 à 09:42
C'est beau et juste -ou beau parce que juste -ou juste parce que beau?.............Le plein et le vide, n'est -ce pas tout l'art du yin et du yang?
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bizak1 novembre 2018 à 11:48
Qu'il est beau ce poème, il me rassérène mon âme. Merci pour ce partage
Bisous
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Den1 novembre 2018 à 13:52
...."Parce que comme le vide existe, c’est qu’il n’est pas rien, c’est qu’il est quelque chose de particulier, mais curieusement, ce “ quelque chose de particulier ” qu’il est ne doit pas être enlevé quand on fait le vide, sous peine de faire du vide en question un pur néant, qu’il ne peut pas être, puisqu’on vient de dire qu’il était quelque chose… En clair, pour faire le vide, il faut tout enlever, absolument tout, sauf le vide…...."

"Pour François Cheng « Vide et plein » le vide n’est pas quelque chose de vague ou d’inexistant mais un élément éminemment dynamique et agissant et serait le lieu où s’opèrent les transformations, où le plein serait à même d’atteindre la vraie plénitude"

Merci Bizak, Dédé, Anne.
Je vous embrasse.

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Annick SB3 novembre 2018 à 13:27
Le silence souvent est porteur d'espérance...
Merci pour ce poème !
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Marie5 novembre 2018 à 05:54
Merci pour le partage de ce très beau texte
de Jean Lavoué

******************

Dans les nuées du vide, s'invitent toujours les richesses silencieuses des petites perles du rien...C'est au cœur de ce silence précieux que se tissent nos plus belles étoffes de vie, nos plus beaux colliers d'amour...
Marie

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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard