de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Je pourrais....

mardi 27 août 2019

*Je pourrais....

*Je pourrais…

Je pourrais écrire des heures à regarder les yeux des nuages se mirer dans le ciel...
Je pourrais écrire des heures à jouer avec l'écorce de l'arbre qui s'accroche à l'univers...
Je pourrais écrire des heures
les yeux perdus ailleurs
happant l'âme...
Je pourrais passer des heures à contempler l'eau de pluie dégouliner le long du tronc fendu et s'enfler dans la peau de l'arbre...
Je pourrais passer des heures à renifler l'odeur de la terre mouillée...
Je pourrais passer des heures à tenter de dessiner une rose à la sanguine comme au XVIIIème siècle, étaler la craie comme le fusain joue avec le pastel....

Den

7 commentaires:

Bonheur du Jour28 août 2019 à 07:12
Un joli texte. J'espère que vous le faites, écrire, contempler, et dessiner aussi.
Bonne journée.
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Den28 août 2019 à 08:42
Autant que faire se peut, oui !
merci Marie pour le bonheur de ce jour !
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Anne28 août 2019 à 09:42
C'est beau.
La poésie nous fait oublier la trivialité du quotidien. Admirons…………..
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Marie28 août 2019 à 10:16
Un texte plein de petits bonheurs teintés de rêves et de créations
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Dédé28 août 2019 à 18:00
Passer des heures à regarder l'essentiel, la beauté de ce qui nous entoure et aussi à créer, c'est me semble-t-il, une des clés du bonheur. Bises alpines.
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Françoise28 août 2019 à 19:33
Tant de belles choses qui s'offrent à nous, ma chère Den, et que nous avons la chance d'apprécier.
Bonne soirée, bisous.
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard