de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *L'été s'est fait la malle

lundi 23 septembre 2019

*L'été s'est fait la malle

Automne

Quand les bois ont les cheveux courts,

La lune ceint son abat-jour

De brume pâle

Et le vent vole et le vent court

En tournoyant comme un vautour

Sous les étoiles.

Pourquoi mon cœur es-tu si lourd

Quand les bois ont les cheveux courts ?

Rivé aux cailloux de la cour

Le lierre étreint dans ses doigts gourds

Une hirondelle.

Entends-tu dans le petit jour,

Le gel affûter ses tambours

Et ses chandelles ?

Quand les bois ont les cheveux courts

Pourquoi mon cœur es-tu si lourd ?

Pierre Coran

(dans "La Poésie comme elle s'écrit" -Jacques Charpentreau -Éd Ouvrières 1979)

5 commentaires:

Dédé24 septembre 2019 à 07:44
Bonjour Den. Je ne considère pas que l'automne est une saison triste, j'adore le mois d'octobre et son flamboiement de couleurs, même si les arbres commencent à se dénuder et à avoir les cheveux courts. Bises alpines et belle semaine.
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marine D24 septembre 2019 à 17:12
C'est un magnifique poème, j'adore cet automne qui court et qui sait prendre les divins rayons que cette belle saison nous offre, l'automne ici est sans égal !
bisous Den
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Célestine ☆26 septembre 2019 à 12:45
La langueur de l'automne...toujours présente au coeur du poète.
Mais il reste de belles choses à voir en automne, pour un coeur qui s'ennuie, ô le chant de la pluie...
Et la splendeur des couleurs.
Bisous ma chère belle d'âme
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
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Marie29 septembre 2019 à 19:39
L'automne, une transition entre l'été et sa chaleur et l'hiver avec sa froidure...
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard