de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: je suis et je te donne....

lundi 30 septembre 2019

je suis et je te donne....

Je suis et je te donne la grappe qui achève septembre
pulpeuse trés-or bien nourri
un autre regard ,
sur le premier mois humide de l'oh-tonne qui se faux-fil,

de fleurs en fruits
de grains en baies,
abondants

sous le soleil en corps en choeur...

Entre mes doigts sillons
un morceau de ta chair
du bout des lèvres, du bout dedans,
dans le silence du jour
réanime le coeur sculpté serré
dans la quintessence
l'élixir rêve-hein ...
à l'encre de mon ciel d'en haut

Inspirée, tu es
grappe frêle aux couleurs mates et tendres,
à la saveur murie pur jus
plus que de saison,
et tu enchantes mes mots cousus
dégoulinant qui gambadent
a-paix-et sur les chemins de la nuée
devenue veine tissée
qui en-flamme

Den

******

6 commentaires:

Dédé30 septembre 2019 à 10:57
Qu'elle est belle cette grappe qui regorge de sucre et de soleil, comme une promesse de jours heureux. Merci Den pour cette dégustation en mots ce matin et bises alpines. Belle semaine.
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Célestine ☆30 septembre 2019 à 11:17
Toute la douceur de l'automne dans tes mots, Den.
C'est magique.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
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Marie30 septembre 2019 à 16:06
Grappes d'automne qui dégoulinent d'un jus plein de sucre et de miel au parfum de tes mots!
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letienne30 septembre 2019 à 22:52
Texte de circonstance, les vendanges battent leur plein chez moi.
Sous un soleil contrarié, silencieux, que masquent souvent un peuple de nuages voyageur.
C'est magique, tout comme tes mots.
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Den1 octobre 2019 à 11:14
L'écrin métissé dans un pli de tes mots danse et joue sur un des sentiers de brume ou de sOleil.. et de là j'hume le sucré qui nourrit le fruit d'or à l'arôme de miel.... je prolonge mon regard plein de douceur lequel polit la vigne qui n'oublie pas, la grenade ou l'amarante.... réveillant le chant accroché au sein du si-aile.
merci letienne.
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard