de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *l'autre fois et l'antan

mardi 26 novembre 2019

*l'autre fois et l'antan

*L'autre fois et l'antan....

Entre l'autre fois et l'antan racinés

J'ai écrit à niveau sur la ligne de faite

Le lointain suspendu le coeur libéré

Le mot ranimé en brin d'eau

Le chemin d'ombre de vide et d'allume-hier

Que le tant natte et Den-hâte

Liant et dé-liant la mémoire le temps
Dans l'air dans lent

L'aube et le crépuscule

Qui re-naissent encor'

Chaque jour que Dieu fait

De couleurs emmêlées d'horizons

A la pointe du ciel

A la glaise roulée

A l'Haut si Beau jasminé

Entre la main frileuse de l'hiver qui poindra bien tôt

Quand Rà ré-chauffera la terre en-grelottée

Quand la laitance grisera ma mine mon chagrin

L'allégeance en chant et en choeur

Emoussera en corps l'entaille le cran l'endroit

Caressera en secret l'épure dessinée

La belle Oeuvre l'Idée

Le vert de l'Obédience des choses qui respirent

Quand le jour finira sa course par rougir
Par mourir

Quand les descentes de l'essence-ciel

Juponnent et frou-froutent en lit

Sur une pensée une effluve

Et vagabondent sur des plus des souvenirs

D'or et d'ange qui sanglotent des perles de pluie et lavent l'Haut

Mon inter-rieur s'éva-peur..

Alors la jonchée alentours

En passage-hère fidèle

Aère l'empreinte le regard qui décoche une flèche

Pour attraper les nues-âges qui s'invitent

Au mât-teint en-rosé

Entre-posés sur l'étoile aux bouts de moi
Et l'alcôve éveillée en ce commence-aimant

Contre la couche qui ondule et l'happe-aile.

En silence inspiré.

Den

*****

4 commentaires:

Célestine ☆26 novembre 2019 à 13:17
Le chant de la vie qui pointe sous la couche de neige, l'espoir qui bat sous le frimas.
Une belle ode avec tes mots si poétiquement tricotés, comme toujours.
Cela vibre comme un coeur de tourterelle dans le chaud de son nid.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
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letienne26 novembre 2019 à 20:58
Un chant sur la route, au rythme du voyage, balancement syncopé d’une dérive enivrante, au parfum de sel, aux rires trempés d’étoiles étonnées. Et pourtant, le piéton fatigué avance sans s’accrocher au bitume étourdi, écorché.
C’est beau comme un chant d’amour qui trouve un cœur pour résonner.
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Den7 décembre 2019 à 10:00
"C’est beau comme un chant d’amour qui trouve un cœur pour résonner".

Merci à toi letienne.

Douce journée.
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard