vendredi 22 mai 2020

*Quatre amours

Couverture : Cristina Comencini,  Quatre amours ,  Stock
titre original :
Da Soli
Illustration de bande : © aimy27feb/Adobe Stock

ISBN : 978-2-234-08631-9

© 2018, Cristina Comencini.
Publié à l’origine aux éditions Giulio Einaudi, Turin.
Ce livre a été publié en accord avec Susanna Zevi Agenzia Letteraria, Milan.
© 2020, Éditions Stock pour la traduction française.

du même auteur
Da Soli

Les Pages arrachées, Verdier, 1995
Passion de famille, Verdier, 1997
Sœurs, Verdier, 1999 ; J’ai Lu, 2012
Matriochka, Verdier, 2002
La Bête dans le cœur, Denoël, 2007
Quand la nuit, Grasset, 2011 ; Le Livre de Poche, 2012
Lucy, Grasset, 2015 ; Le Livre de Poche, 2018
Être en vie, Stock, 2018 ; Le Livre de Poche, 2020


à Anna







Vivre avec moi
tu as raison
ce n’est pas simple
ne l’a jamais été pour moi
qui croyais plus que toi
que c’était possible
et arrête de pleurer
nous sommes seuls.
Vasco Rossi


Mais ce n’est pas l’absence qui provoque la douleur. Ce sont l’affection et l’amour. S’il n’y avait pas d’affection, s’il n’y avait pas d’amour, la douleur de l’absence n’existerait pas. C’est pour cette raison que la douleur de l’absence, au fond, est belle et bonne, parce qu’elle se nourrit de ce qui donne sens à la vie.
Carlo Rovelli, L’Ordre du temps



HIVER

 

Marta


I

Il y a en moi une écriture féminine qui me pousse à commencer ainsi : des voix qui fusent dans la maison de vacances, chaque chambre est occupée par deux ou trois fillettes, plusieurs couples d’adultes. Il sort du monde de partout, maillots de bain, claquettes, tee-shirts. On se prépare pour aller à la mer.
« Vos maillots sont étendus dehors, j’ai préparé trois gratins de pâtes, les filles arrêtez de crier, peigne-toi, remplis le panier, pas de jouets à la mer, attache tes cheveux, débarbouille-toi, ça suffit ces chamailleries, montez dans la voiture, fermez les portières, on y va. »

Et puis il y a une écriture masculine, plus rationnelle :

Autrefois les maisons étaient pleines, on se disputait la salle de bain pour rester seul, on maudissait la soeur qui fauchait votre chemisier repassé, votre livre, votre stylo, on se mettait à la fenêtre pour fumer, et s'absorber dans ses pensées.  Malade, on avait le droit de manger tout seul au lit, sur un plateau. En bonne santé, on devait se mettre à table avec les autres et on se piquait les frites, on se chipotait, on braillait. "Taisez-vous un peu" était le refrain des adultes, personne n'y croyait.  Les intermédiaires coups de fil au petit copain étaient toujours compromis par des cris et des oreilles espionnes. On ne se fichait  jamais la paix. La vie était une cohabitation trépidante.

Ces deux modalités de mon écriture - la féminine, plus intime, en quête de sensations nouvelles encore sans paroles, et la masculine, héritée de millénaires de culture patriarcale - se côtoient, se chevauchent, en harmonie ou en conflit  : elles sont toutes les deux moi.  Ainsi en va-t-il pour la douleur, la joie, l'intelligence, la bétise : je suis double par définition, j'ai deux valises à porter, et pas seulement une comme les hommes.



« Quatre amours », ou le temps d’apprendre à vivre

Alors commençons ainsi :





Description

Marta et Andrea. Laura et Piero. Deux couples. Quatre amis inséparables qui ont partagé chaque moment clef de leur vie : rencontre, mariage, enfants. Quand, à l’approche de la soixantaine, leurs mariages respectifs volent en éclats au même moment, c’est la sidération. Il y a d’abord Marta qui décide de partir, sans raison véritable, si ce n’est cette envie irrépressible d’être enfin seule. Puis c’est au tour de Piero, mari chroniquement infidèle, de quitter Laura, son épouse dévouée, sous prétexte qu’il ne se sent plus aimé.
Comment vit-on la séparation après vingt-cinq ans de vie commune ? Que reste-t-il de toutes ces années passées ensemble ? Comment apprivoiser et profiter de cette solitude nouvelle ?
Dans cette comédie douce-amère aux accents de Woody Allen, les quatre protagonistes prennent la parole à tour de rôle pour revisiter leur histoire, du mariage à la séparation et raconter cette nouvelle vie qui s’offre à eux et qu’il faut avoir l’audace de saisir.


Quatre amours ou le temps d’apprendre à vivre

Critique

L’Italienne Cristina Comencini entraîne dans la complexité et les secrets de quatre personnages des plus attachants, quatre figures de solitude.








                         

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Par Den :
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