lundi 25 mai 2020

*Confinés !


Livre, Lettre, Mot, Texte, Lecture


Nous sommes confinés. 

Mars-Avril 2020, nous nous souviendrons de ces jours où presque tout était à réinventer. 

Les nuits, les jours, les chansons de la sieste, les livres du soir. Plus rien n’a la même odeur ou le même goût. Ce n’est pas un symptôme de ce virus mais le symptôme de cette vie qui change et qui reprend le dessus quoi qu’il arrive. Je vous regarde vivre, vous adapter, souffrir de ce qui vous manque tout en dégustant ce que vous gagnez. Je me sens seule alors que vous êtes là, tout le temps. Je me sens seule alors que je rêve de solitude tant il est parfois compliqué de respirer, tous les 5, dans cet appartement. 

Je pense à vous alors que vous êtes là sous mes yeux à vivre votre vie. Je pense à vous comme si vous n’étiez plus là, pas là, ou en vacances à 5000 km. 

Je me sens une responsabilité entière et immense. 

Celle de comprendre, de proposer, de ne plus jamais regarder le monde de la même manière. Alors je vous propose mille activités comme s’il fallait profiter de ce moment pour être ensemble, faire ensemble, créer, grandir. Et je suis au cœur, dans l’essentiel du problème. Celui de ne pas accepter le vide. Ce vide qui nous aiderait à construire l’après. L’après de nos vies, l’après de nos cœurs, pour que votre héritage ne soit pas que vitesse et précipitation. Jouissance et oubli. 

Je vous aime pour ce que vous êtes et je vous aime aussi pour ce que j’ai envie de faire de vous. Je la sais cette maitrise que je veux avoir de vos vies tout en la démentant parfois, ou souvent peut-être. 

J’aimerais que vous sachiez vous adapter, que vous sachiez créer, militer, aimer avec joie. Ces intentions de vie, ces intentions de bonheur pour vous m’épuisent autant qu’elles me nourrissent. Elles sont le reflet de mon impuissance à agir. De mon manque de courage sans doute. Et de ce demain que finalement, bien peu travaillent à penser vraiment. Ce manque de réflexion individuelle et collective me fait crever à petit feu. 

Mes enfants, j’aimerais tellement que vous n’ayez pas peur. Que nos réflexions sentent le courage et la joie et qu’elles soient contagieuses. 

J’aimerais tellement que ce que vous entendez maintenant fassent vibrer vos rêves de demain. Nous sommes face à une occasion inouïe, celle de penser nos vies autrement et de donner la furieuse envie aux autres d’en faire autant. 

Mes enfants, je vous souhaite du vide, je nous en souhaite. Je vous souhaite du silence rempli de réflexions que d’autres auront semées. 

Je vous souhaite que notre monde sente l’ampleur de sa responsabilité. 

Je m’en vais rêver un monde courageux dans lequel je sèmerai, heureuse, des graines de changement. 

Je vous aime confinés. 




3 commentaires:

  1. Ah si les graines de changement peuvent être semées, alors….alors tout es possible!
    Bises, Den!

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  2. Je crains fort qu'il ne fasse déjà trop chaud pour voir germer les graines de changement.
    Je veux me tromper. L'espoir c'est peur-être ça.

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  3. Tout, et son contraire.... Le covid et la vie changent, ivres de maux et de pensées solitaires, solidaires, mais tentons d'attraper dans l'air qui saôule nos coeurs emmitouflés ... le temps écrira son histoire gorgée à la source du ciel... merci les Âmi(e)s Anne et letienne pour votre fidélité sur ma page remplie de petites graines d'amour de la coquille qui fécondera.
    Amicalement à vous.

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Par Den :
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