de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *N'est pas forcément un autre.....

vendredi 3 septembre 2021

*N'est pas forcément un autre.....

"Quand il écrit le pronom Il

Au début d'un vers,

On dirait assez souvent

Qu'il a fait un Je,

Car le I devient grand comme un J

Et le I petit comme un e.

Donc Il

N'est pas forcément un autre".

(Qui,)

Eugène Guillevic

***

6 commentaires:

Célestine ☆3 septembre 2021 à 09:41
Et par magie
Ça marche pour elle aussi.
•.¸¸.•*`*•.¸¸✿
RépondreSupprimer
Réponses
Denise3 septembre 2021 à 14:49
Merci chère Den, c'est très joli!
Gros bisous et bel après-midi ♥
RépondreSupprimer
Réponses
Robert Marleau3 septembre 2021 à 14:50
Ici on a eu une très grande série télévisée « la p’tite vie » dans laquelle il y avait un personnage qui parlait toujours de lui en disant « il ».
RépondreSupprimer
Réponses
Den3 septembre 2021 à 21:17
Dire et écrire, ce n'est pas pareil. Ce me semble... ne pas avoir la même portée. Nous en France nous n'avons pas de série télévisée - pas que je sache - de cet acabit, à moins que je l'ignore.. mais nous avons un acteur qui, fut un temps, lorsqu'il parlait de lui parlait à la 3e personne. C'était surprenant et signifiait une certaine idée de ce qu'il pensait de sa personne - peut-être "petite" personne Un très bel homme, un immense acteur patenté et je pense qu'il n'est nul besoin de le nommer, pour le reconnaître...grand nombre d'entre vous l'aura reconnu.... Il a vieilli, souffert aussi, grandi, certainement, et lorsqu'il parle de lui, maintenant il parle à la 1ère personne. Normalement. Comme tout un chacun ! Sans se prendre pour une autre personne.

Par contre le poème écrit par Guillevic n'a rien à voir... ce me semble : le Il devient Je en début de page, et les mots se mêlent s'entremêlent, pas si dissemblables....

mais ce n'est que mon humble avis et je le dépose entre parenthèse !
merci Robert.
Bonne soirée.
RépondreSupprimer
Réponses

Ajouter un commentaire

Par Den :
Ecrire un commentaire :
Liens vers ce message :
Créer un lien :

La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard