"Un passage s'ouvre. A chaque instant, le présent nous accueille.
C'est lui le passage, lui le recommencement.
Le moment où l'on cesse de s'agripper coûte que coûte à l'épave qui flotte sur l'eau, et où l'on ne doute plus de savoir nager.
Et je me surprends à imaginer que l'on ouvre la fenêtre d'un poème, ou celle d'un tableau.
On y entre comme en soi-même, sur la pointe des pieds, tâtonnant un peu
dans l'ombre qui ne s'éclaire qu'à mesure, incertain du chemin,
incertain de l'issue.
Ou bien, c'est l'éblouissement.
On ne voit plus la fenêtre mais le paysage qu'elle a fait naître.
Il n'a pas changé, c'est le regard qui l'a renouvelé".
Hélène Dorion
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Quel bel extrait. Comme quoi, c'est souvent notre regard que nous devons apprendre à renouveler. Pas ce que nous avons devant les yeux. Et ne pas être blasé de ce qui a déjà été vu. Bises alpines ma belle.
RépondreSupprimerIl y aurait beaucoup à dire sur ces passages; j'aime (comme les peintres) les fenêtres et les portes pour justement l'idée de cadre et de passage; mais il y a une certaine naïveté dans ce cliché; car tant de passages sont douloureux! Il est sûrement bon de les passer, mais parfois si douloureux; on n'en sort pas forcément indemnes.
RépondreSupprimerQuant au regard qui renouvelle tout, c'est juste, presque un cliché....Je crois qu'aujourd'hui, j'ai un fond d'amertume (j'ai cessé sûrement cette nuit de m'agripper....")et ne dois plus en rajouter , juste te remercier pour ces mots qui aident à y voir plus clair, cette image.
Merci Dédé, Anne..
RépondreSupprimerHélène Dorion je l'ai découverte il y a un certain nombre d'années et je l'aime de plus en plus. J'aime la poétesse qu'elle est. Tous ses textes, ses romans, ses récits, sont extrêmement profonds. Sa voix dont elle se sert, souvent rajoute du sens à ses écrits. Je vous offre donc cet extrait qui m'émeut chaque fois davantage.
Fermez vos yeux. Ecoutez la.
Très amicalement à vous.
https://youtu.be/qflPS-veYOo