de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Balade provençale

mercredi 12 juin 2019

*Balade provençale

Balade autour d’Aix

Nous

marchions…

un voyage parmi les chemins,

alors que nous ne faisions qu’un,

dans cette balade illuminée

par un soleil haut dans le ciel,

juste ce qu’il fallait

pour inonder les pierres sèches,

une lumière ici, nulle part pareille,

des arbres, encore des arbres,

des arbustes,

des fleurs, des oiseaux,

pas même une brise légère

pour distraire ou réveiller notre esprit ouaté.

Seulement quelques nuages effilochés dans le si-aile

et l’après-midi se déroulait sereinement

dans l’espace du grand bonheur.

Complice.

Il ne manquait que vous.

Emerveillée.

Une part de vous se mêlait à nos pas.

Den

2 commentaires:

Célestine ☆12 juin 2019 à 11:11
J'étais là, derrière toi. L'âme de mes pas trébuchait sur les pierres et humait l'air chargé des premières lavandes...
Ne l'as-tu pas senti ? ;-)
Belle journée Den, merci pour ce beau texte.
•.¸¸.•*`*•.¸¸✿
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Den14 juin 2019 à 13:55
Bien sûr que je t'ai sentie, derrière mes pas, chancelante parfois, heurtant quelques pierres chaudes sur le chemin caillouté....suis heureuse de te retrouver ma chère Céleste dans la respiration haletante des fleurs fortement odoriférantes.
De gros bisous à toi.
Den
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard