Simple instant retenu,
ma vie est ainsi faite, en catimini.
Couleurs douces. Odeurs tendres pour eaux claires,
toit pointu couleur d'ardoise,
vert rassurant pour sapin odoriférant.
Vert issu du rouge, tu ressembles à Vishnu porteur du monde,
à la face de tortue, et à la déesse indienne de la matière philosophale.
Vert femelle réflexif, tu t'opposes à l'impulsif rouge mâle, et l'équilibre en secret.
Immortel.
Je vais quitter cela, et chez moi, recommencer.
Ici, j'avais oublié les larges avenues de la ville bruyante,
pour ne plus voir que les calmes sentiers étroits de la forêt.
De châteaux en châteaux,
de coteaux en landes boisées..
Mal, mais ailleurs.
Je suis ailleurs, dans la nébuleuse immensité.
Ailleurs, Piche ?
Où caser Piche ?
Ne sais pas faire grand-chose.
Faut me prendre ainsi.
Telle quelle.
Prétentieuse ?
Même pas.
Il me manque l'assurance.
Il me manque les odeurs de ma maison, de ma Provence. Le goudron suintant,
transpirant, l'asphalte brûlant.
L'odeur de la lavande.
Il me manque cette année, le hâle des naïades à demi-nues.
Tu m'aimes ainsi. Noire à croquer, tu dis.
La verdure et son regressus ad uterum m'attire.
Verdure régénératrice, lustrante, pacifique, et son silence qui en découle, mais je me sens bien
Bien mieux.
Engrossée par un avenir qui ne serait pas le mien.
Pleine d'espoir.
Pleine de curiosité pour certaines choses.
Pleine, avide, boulimique parfois, mesurée pourtant,
mais surtout angoissée de n'être pas vraiment soi tout le temps.
Etre sans être.
Etre sans avoir l'air.
Essayer par-dessus tout de se faire adopter. Un air.. comment dire.. absent de soi.
Douloureux visage.
Exclue des mystères.
Aimée par toi, Amour, mon Amour, j'aime.
Je te crois. Je veux bien te croire.
Ton regard chaleureux, attentif au moindre de mes gestes, c'est chez nous.
Je me pelotonne dans tes replis, dans ta plus petite intimité. Là dans un coin de toi,
chaud.
J'ai penché la tête d'un côté, je me suis endormie contre ton épaule, et j'ai rêvé de toi
qui connais le nom des démons et des dieux, les couleurs du ciel, la création du monde,
je t'écoute, subjugugée, avant de m'éteindre, comme une étoile consumée.
Et tout est arrivé comme dans l'obscurité, à tâtons, sans y croire.
En fait, c'est sans grande importance.
Den
Trois semaines d'absence, j'ai et relu tes pages : elles sont toutes plus belles les unes que les autres... D'une beauté vraie qui fait réfléchir et qui nous fait avancer sur les sentiers de nos vies... Merci pour tous ces mots... Les miens sont en suspens dans un vide nébuleux...Ils dorment... pou l'instant sur la couette de quelques nuages...
RépondreSupprimerMerci Marie pour tes mots... en retour. Je suis heureuse de te retrouver sur nos sentiers d'écriture. A plus tard le plaisir de te lire.
SupprimerBelle et douce semaine !