de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Au-delà de la rivière

samedi 26 mai 2018

*Au-delà de la rivière

"Au-delà de la rivière

A peine perceptible le son d'une flûte

Touche le coeur du voyageur"

Irako Seihaku

*****

Un heureux week-end à chacune, chacun d 'entre vous,
Fêtons nos mères, présentes ou absentes...

Den

"Les hommes tiennent le monde. Les mères tiennent l’éternel qui tient le monde et les hommes"

Christian Bobin

7 commentaires:

Fifi26 mai 2018 à 20:42
Merci Den pour cette belle page en images et en mots ♥♥♥
Belle fête à toi !!!
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emma27 mai 2018 à 19:54
poétique mise en image de ce petit pont lumineux
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Den28 mai 2018 à 09:58
Oui, pont ou oeil, l'image se reflète sur la page qui devient l'écrin musical de la flûte qui enchante le voyageur comme une flagrance ou une empreinte un rai de soleil printanier, ou de brume voilée... !
merci Emma.
Douce semaine
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marine D29 mai 2018 à 14:13
Au bord de l'eau
je me suis reposée
à l'ombre des chênes

Quel petit pont ravissant !
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Den3 juin 2018 à 19:07
Si délicate Veronica.
Merci 0 toi pour cette double pensée.
Je t'embrasse également,
Maman.
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard